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De l’idéal autogestionnaire au culte du compromis

CFDT, un syndicalisme pour l’ère Macron

Pressé de réécrire le code du travail, le nouveau président français, M. Emmanuel Macron, espère s’appuyer sur les syndicats dits « réformistes », et en premier lieu la Confédération française démocratique du travail (CFDT). Alors qu’elle incarna un profond renouvellement de l’action collective dans les années 1960 et 1970, celle-ci accompagne depuis trente ans le détricotage du droit social, tout en jurant rester fidèle à ses valeurs.

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Thomas Lerooy. – « Split » (Scission), 2011
Thomas Lerooy - Rodolphe Janssen, Bruxelles

C’est une première dans l’histoire du syndicalisme français : la nouvelle mesure de la représentativité syndicale dans le secteur privé vient de placer la Confédération française démocratique du travail (CFDT) devant la Confédération générale du travail (CGT). Construit sur la base des 5,2 millions de voix exprimées lors des scrutins intervenus entre 2013 et 2016 — soit celles de trois salariés du privé sur dix seulement —, le nouveau calcul traduit moins une progression fulgurante de la première (passée de 26 à 26,37 %) que l’érosion continue de la seconde (aujourd’hui à 24,85 %).

La victoire annoncée du syndicat « préféré » des Français, dont 46 % se sentiraient « proches  », avait été précédée d’une canonisation médiatique et politique, avec la célébration de son « réformisme » doctrinal, qui chérit la négociation et le compromis, annonciateurs de résultats mâtinés de concessions. En ont témoigné les éloges de tous bords qui ont suivi le décès, en janvier, de l’ancien secrétaire général de la CFDT (de 2002 à 2012) François Chérèque.

Vigoureux chantre du triptyque « négociation-compromis-résultats », ce responsable cédétiste emporté par une leucémie à 60 ans n’a pas connu l’oubli posthume réservé à l’été 2016 à Georges Séguy, cégétiste historique des accords de Grenelle, en 1968, et ancien résistant. Chérèque a même été loué par Le Figaro pour son « courage » et par Le Point pour sa « modération », qui lui aurait permis de « révolutionner le syndicalisme ». « Un homme d’État », a estimé l’ancienne présidente du Mouvement des entreprises de France (Medef), Mme Laurence Parisot, qui avait « l’impression de perdre un ami ».

La CFDT s’est souvent vu reprocher sa proximité avec les puissants. « Quand Laurent Berger [actuel secrétaire général du syndicat] sera premier ministre, Manuel Valls [ancien premier ministre] pourra être candidat au secrétariat général de la CFDT, et il faudra des syndicats pour défendre les salariés », raille M. Jean-Claude Mailly, secrétaire général (...)

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Jean-Michel Dumay

Journaliste.
Repris dans « Travail. Combats et utopies »,
Manière de voir n˚156, décembre 2017 - janvier 2018.

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extrait / 0:59
extrait par Jean-Michel Dumay Lu par Arnaud Romain +-
Pressé de réécrire le code du travail, le nouveau président français espère s’appuyer sur les syndicats dits « réformistes », et en premier lieu la Confédération française démocratique du travail. Alors qu’elle incarna un profond renouvellement de l’action collective dans les années 1960 et 1970, celle-ci accompagne depuis trente ans le détricotage du droit social, tout en jurant rester fidèle à ses valeurs.

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