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L’état d’urgence ne doit pas cacher... les tas d’urgences !

  

L’état d’urgence, instauré le 13 novembre suite aux horribles attentats commis à Paris à et Saint-Denis et prorogé pour une période d’au moins trois mois par l’assemblée nationale, fait suite à la situation tragique et exceptionnelle que nous avons vécue. Il déroge à « l’état de droit ». Il permet de contourner plusieurs acquis démocratiques fondamentaux. La vigilance doit être de mise pour éviter que la lutte contre le terrorisme ne légitime les restrictions importantes de nos libertés fondamentales collectives et individuelles, et notamment syndicales.

L’Union syndicale Solidaires a depuis le début de l’état d’urgence travaillé aux côtés des forces démocratiques et progressistes, qu’elles soient syndicales, associatives ou politiques pour dénoncer les abus inhérents à ce régime d’exception qui confère des pouvoirs supplémentaires aux préfets et au ministère de l’Intérieur.

Le pouvoir a interdit plusieurs manifestations et procédé à différentes arrestations et à de nombreuses gardes à vue de simples manifestant-es pour la justice climatique. Au lieu d’apporter des réponses aux revendications légitimes des mobilisations de ces dernières semaines (manifestations citoyennes et écologistes dans le cadre de la COP 21, soutien aux réfugié-es, et plus globalement toutes les activités revendicatives dans le cadre d’une démocratie), le gouvernement a choisi la carte de la répression. Il n’est pas acceptable que l’état d’urgence serve à verrouiller le mouvement social, à arrêter des syndicalistes et manifestants qui ont eu le tort... de se mobiliser et de manifester (même si nous avons pu arracher au final l’autorisation de manifestation pour la justice climatique le 12 décembre).

Les différents événements commerciaux et de consommation, qui regroupent des milliers de personnes, ne sont, eux, pas interdits : derrière l’argument de la sécurité qui est mis en avant, on ne peut que voir la manœuvre d’un gouvernement qui profite de l’émotion, légitime, pour interdire toute contestation sociale.

Mais les activités militantes ne sont pas les seules concernées : les interventions de la police sur soupçon ou dénonciation ont touché de nombreuses personnes sur le seul fait de leur religion ou origine supposées entraînant blessé-es, destructions de logements, de biens commerciaux, de lieux de cultes, reconduites à la frontières de personnes sans papiers, en attente de régularisation, vivant en France depuis longtemps, sans aucun rapport avec le terrorisme. Les dérapages sont nombreux et le pouvoir agit avec d’autres fins que la lutte contre le terrorisme.

Les privations de libertés qui vont en augmentant et touchent de plus en plus de personnes, dont la grande majorité n’ont rien à voir de près ou de loin avec le terrorisme, montrent la réalité d’un état d’urgence où il n’existe quasiment aucun contrôle démocratique des procédures, actes et décisions. La société civile a interpellé avec force le gouvernement quant aux excès de plus en plus réguliers et qui mettent en péril le combat pour une société de paix et de progrès social. Au côté de la Ligue des droits de l’homme, du Syndicat des avocats de France, l’Union syndicale Solidaires a signé un appel unitaire "Nous ne céderons pas" porté par des dizaines d’associations et de syndicats dénonçant à la fois les attaques sanglantes de Daesh contre l’humanité et la réponse autoritaire du gouvernement. Ce cadre unitaire a publié un second appel "Sortir de l’état d’urgence" que nous soutenons.

Lutter contre le terrorisme, c’est s’attaquer à ses racines et à ses causes.

Pour l’Union syndicale Solidaires, il n’y a pas de « choc des civilisations » mais des pousse-au-crime qui attisent les haines. La société capitaliste est basée sur l’exploitation, l’exclusion, les discriminations, les inégalités, la misère… Certains captent la colère et/ou le désespoir ainsi créés pour les transformer en haine, capable d’amener des jeunes à se faire sauter pour en tuer d’autres. C’est intolérable, mais le gouvernement qui organise le désespoir populaire, les employeurs publics qui y contribuent très largement en créant toujours plus de chômage, les patrons qui vivent de la misère de celles et ceux qu’ils exploitent, n’ont pas de leçon à donner.

Les mesures sécuritaires ne règlent rien : Vigipirate est en place depuis 30 ans. Ce sont des milliards qui auraient été plus utiles (y compris pour la sécurité collective) pour rétablir des services publics sur tout le territoire. Lutter contre le terrorisme, c’est s’attaquer à ses racines (comme le fondamentalisme religieux et les régimes politiques qui le soutiennent), à ce qui le nourrit (comme les guerres impérialistes, la misère, les inégalités et les injustices sociales), c’est refuser la peur qu’il veut instituer et les privations de liberté dont il est porteur.

Le gouvernement décrète « l’état d’urgence » sur le territoire national. C’est une disposition inventée en 1955 à l’époque de la guerre d’Algérie. Il met en place une panoplie de mesures liberticides et envisage de prolonger cette situation au delà de trois mois.

  • Chaque préfet peut imposer un couvre-feu.
  • Il peut également interdire de séjour dans son département « toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics ».
  • Le ministre de l’Intérieur ou les préfets concernés peuvent « ordonner la fermeture provisoire des salles de spectacle, débit de boissons et lieux de réunions » ainsi que « les réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre ». Manifestations et rassemblements entrent bien entendu dans la définition de ces « réunions » susceptibles d’être interdites sans autre motif.
  • Le décret permet aussi aux préfets et au ministre de l’Intérieur d’ordonner des perquisitions à domicile sans lien avec une infraction pénale et sans contrôle de l’autorité judiciaire « de jour et de nuit »

Comme aux Etats Unis après le 11 septembre 2001, de nombreuses mesures de restriction des libertés risquent de demeurer bien au delà.

L’état de guerre fait le jeu de toutes les forces réactionnaires qui l’utilisent pour construire une société toujours plus policière et prônent une « unité nationale » qui rassemblerait exploiteurs et exploités, fauteurs de guerre et victimes. Nous ne combattrons pas pour la liberté et l’égalité aux côtés des ennemis de la liberté et de l’égalité. Notre réponse, c’est plus de solidarité, plus de justice sociale, plus d’égalité ici et au-delà des frontières. Nous savons que pour les obtenir, il nous faudra construire un rapport de force ! L’état d’urgence ne doit pas faire oublier toutes les luttes qui se déroulent actuellement pour la justice climatique et pour l’égalité sociale dans et en dehors des entreprises.

Les exigences sociales et revendicatives ne peuvent pas être effacées ou mises de côté après la barbarie que nous avons connue.

  • Nous combattons tous les fascismes qu’ils soient politiques ou religieux. Les extrêmes droites, fondamentalistes ou politiques, aux noms et pratiques différentes ont en commun leur vision totalitariste de la société.
  • Nous combattons pour la laïcité et contre toutes les discriminations et les amalgames. Les extrêmes droites aimeraient nous dresser les uns contre les autres et exacerber les tensions communautaires : à nous d’y répondre pour les progrès sociaux, l’égalité, ensemble, pour toutes et tous.

Le gouvernement doit prendre des mesures d’urgence, oui, mais qui sont celles-ci :

  • un renforcement immédiat et massif des services publics,
  • un changement radical de la politique pénale pour arrêter que les prisons soient des lieux de radicalisation,
  • des mesures sociales fortes pour l’égalité réelle pour que le « vivre et travailler ensemble » soit effectif.

Et l’état d’urgence doit être levé au plus tôt pour sauvegarder toutes nos libertés.


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Actualités

Après les élections : gagner les revendications !

Les élections législatives sont passées mais rien n’est réglé. Notre syndicat a fait campagne contre l’extrême droite incarnée par le Rassemblement national, car son projet est contraire à nos valeurs d’égalité, d’antiracisme, de féminisme, de solidarité, de justice et parce qu’il est un danger pour nos libertés. Pour autant, tout reste à faire. Si le Rassemblement national ne gouverne pas, nous ne pouvons nous en contenter. Passé le temps des élections, c’est maintenant le temps des revendications.

Faisons monter la pression sociale tout l’été !

La période que nous traversons est marquée par la menace de l’extrême droite et le danger mortel qu’elle fait peser sur les personnes racisées, les minorités de genre et les libertés publiques. Les violences racistes, sexistes, LGBTIphobes se sont ainsi multipliées ces derniers jours. Alors que le pays a échappé à la catastrophe, le Président de la République continue de s’attaquer à l’État de droit. Il n’a déjà pas respecté la démocratie sociale, il persiste à affaiblir les institutions.

Communiqué intersyndical : les exigences sociales doivent être entendues !

Ce dimanche 7 juillet, la participation au second tour des élections législatives a atteint un record. C’est un signal démocratique fort, une mobilisation citoyenne inédite depuis de nombreuses années. Nos organisations saluent ce sursaut démocratique et républicain. Celui-ci ne doit pas cacher que les résultats de ces élections législatives sont un signal et une alarme pour chacun et chacune d’entre nous. Le message des électeurs et électrices doit être entendu. Après ces élections législatives, les attentes des travailleurs et travailleuses que nos organisations portent chaque jour demeurent. Il y a urgence à ce que la parole des travailleuses et des travailleurs soit plus et mieux prise en compte.

Déclaration du comité national de Solidaires

L’Union syndicale Solidaires réunie en comité national ce jour, se félicite que la mobilisation des organisations du mouvement social ait contribué à faire barrage à l’extrême droite. Pour autant, rien n’est réglé. Le RN augmente significativement le nombre de ses député·es et ses moyens financiers pour promouvoir ses idées rétrogrades, racistes et accentuer son imposture sociale. Cette réalité doit questionner notre syndicalisme, notamment nos pratiques militantes, réinventer nos actions pour améliorer le quotidien des travailleurs et travailleuses.

Et maintenant, tout reste à faire

Les premiers résultats du second tour des élections législatives sont désormais connus. Le Rassemblement national n’obtient pas de majorité absolue. Il s’agit d’un soulagement pour des millions de personnes. L’Union syndicale Solidaires salue la large mobilisation de ses adhérent·es mais aussi de nombreuses organisations syndicales et plus généralement du mouvement social qui a permis d’empêcher que survienne la catastrophe annoncée d’une prise du pouvoir par l’extrême droite.